Religion musulmane : pourquoi y a-t-il différents horaires de prières ?

Les heures des cinq prières de la journée ont souvent fait l’objet de discussion dans la religion islamique. Il est fréquent de voir deux mosquées voisines faire la même prière à des heures différentes. Les désaccords à ce sujet s’accentuent davantage en période de Ramadan. Que faut-il donc comprendre de ces différences d’horaires dans la religion musulmane ?

La particularité des heures de prière marocaines

Dans l’Islam, le calcul des heures de prière a la réputation d’être complexe, et le système marocain l’est davantage, notamment en raison des changements fréquents de fuseaux horaires. À l’heure de la rédaction de cet article (novembre 2021), c’est le GMT+1, imposé il y a deux ans comme fuseau horaire de référence, qui a tendance à fâcher les populations marocaines. Pour ce qui est des prières, chaque ville dispose d’un calendrier propre, fixant les heures des différentes prières. Les heures de Marrakech ne sont pas nécessairement celles respectées à Assila.

Ensuite, les calendriers sont établis pour chaque mois. Cela signifie que d’un mois à un autre, les heures de prières varient. Elles varient également d’un jour à un autre. En général, l’écart est de quelques minutes, parfois d’une minute. Mais dans tous les cas, le temps fixé pour la prière est strictement respecté, car dans la religion musulmane, la prière avant ou après l’heure exacte n’est pas valable. Le paradis est promis au pratiquant respectueux des horaires.

Au Maroc, le ministère des Affaires islamiques constitue la seule source de calcul des horaires de prières dans tout le pays. Mais il existe des applications qui renseignent sur les heures de prières au jour le jour. Ces applications permettent également au fidèle de se connecter à son livre de prières. Si vous êtes musulman et que vous habitez au Maroc, vous pouvez aussi vous rendre sur le site Horaire-de-priere.ma afin d’être à l’heure à chaque salat.

Le mode de calcul du temps des prières

Bien qu’il existe officiellement des calendriers fixant les horaires des prières, le fidèle musulman doit sacrifier à la tradition islamique en observant la course du soleil pour déterminer l’heure de la prière. Les cinq prières respectent le cycle solaire, pendant que le calendrier de la religion est lunaire.

Par conséquent, ces horaires sont appelés à varier non seulement en fonction de la région, mais aussi selon la saison. Rappelons que la journée du musulman est faite de cinq prières.

La prière matinale (fajr) est entamée à l’apparition des premières lueurs de l’aube et terminée une fois que le soleil commence à apparaître. Le dhohr est la prière de la mi-journée. Elle commence lorsque, dans sa course, le soleil dépasse son zénith et prend la direction du couchant. Le musulman finit cette prière lorsqu’un objet et son ombre affichent la même taille. L’asr est la prière de l’après-midi. Elle débute lorsque le temps de dhohr est écoulé et continue jusqu’au coucher du soleil. Elle prend fin quand l’objet fait la moitié de la taille de son ombre. Le maghrib est la quatrième prière. Elle commence dès lors que le soleil a complètement disparu et finit une fois que la dernière lueur rouge disparaît. Enfin, l’ichâ est la cinquième prière. Elle finit environ 2 heures après le maghrib.

L’existence de deux courants religieux

Les divergences au sein de l’Islam se sont fait remarquer après le décès du prophète Mohamed SWS sur plusieurs points concernant la pratique de la religion. Ainsi, deux courants se sont démarqués : les sunnites et les chiites. Les premiers représentent 85 à 90% des musulmans, contre 10 à 15% pour les chiites.

En ce qui concerne les horaires des prières, la thèse chiite diffère de celle sunnite, en particulier pour les quatre prières qui suivent celle de l’aube. Le chiite a la possibilité d’enchaîner la prière de midi et celle de l’après-midi sans intervalle. Il en est de même pour la prière du soir et celle de la nuit.

Les divergences entre les autorités islamiques

Dans plusieurs pays, il existe souvent une mésentente entre les autorités islamiques sur le degré à considérer pour le calcul des heures de certaines prières, notamment celles du matin et du soir. En France par exemple, deux principales fédérations se chargent d’éditer les calendriers des horaires : les musulmans de France (MF) et la grande mosquée de Paris (GMP). Ces fédérations ne réussissent pas à s’accorder sur un même degré de latitude pour ces deux prières.

De ce fait, il existe dans le pays au moins trois différents degrés de latitude pour déterminer les horaires de fajr et d’ichâ. Le problème se manifeste particulièrement durant le mois du Ramadan. Tous les musulmans de France n’observent pas le jeûne au même moment.